Le journaliste et écrivain Michel Lulek, interpellé lors d’une manifestation en Creuse, jugé en appel à Limoges – LEPOPULAIRE

— On avais parlé de sa relaxe l’année dernière, Maitre Kempf nous avait indiqué qu’il y aurait appel, réponse le 10 mai.

Quand les procs vont au deal des consignes de leurs supérieurs, ça donne ce genre de pression judiciaire inutile, après l’arrêt de la cour d’appel de Nancy rendu la semaine dernière, on voit mal la cour infirmer la décision de relaxe!


Le journaliste et écrivain Michel Lulek, interpellé lors d’une manifestation en Creuse, jugé en appel à Limoges

L’avocat de Michel Lulek, Raphael Kempf demande la relaxe integrale de son client.

Le journaliste et écrivain Michel Lulek, jugé en appel à Limoges pour des faits de « violence sur personne dépositaire de l’autorité publique sans incapacité lors d’une manifestation publique » et « refus de se soumettre au prélèvement biologique destiné à l’identification de son empreinte génétique par une personne soupçonnée d’infraction entraînant l’inscription au FNAEG ».

Deuxième round judiciaire pour Michel Lulek. L’écrivain et cofondateur de Télé Millevaches était jugé devant la cour d’appel de Limoges, pour des faits de violence sur personne dépositaire de l’autorité publique et refus de se soumettre au prélèvement ADN.

Faits survenus lors d’une manifestation de soutien à un jeune Soudanais menacé de reconduite à la frontière le 9 juillet 2018, devant la gendarmerie de Felletin.
Condamné en octobre par le tribunal correctionnel de Guéret à une amende de 1.000 € avec sursis pour les violences, il a été relaxé pour le refus de se soumettre au prélèvement biologique. Le parquet a fait appel de cette décision, amenant cette figure militante et intellectuelle du « plateau », à se représenter devant les juges, soutenu par une quarantaine d’amis.

Manifestation de soutien à un jeune demandeur d’asile : Michel Lulek, figure militante du plateau de Milllevaches, interpellé

Sentiment d’injustice

S’il nie les violences, Michel Lulek a tenu a expliqué aux juges de la cour, le contexte dans lequel cet incident s’est produit. « Nous voulions protester contre l’expulsion de notre ami, qui nous semblait totalement injuste, et qui l’était d’ailleurs. Les forces de l’ordre nous ont dispersés, je suffoquais sous les gaz lacrymogènes, j’aperçois Nordeen amené par deux gendarmes, je cours pour lui crier mon soutien et je tombe sur une ligne de gendarmes. La gendarme me dit de reculer, je dis « non, je ne recule pas », je mets mes mains en avant. À peine je frôle son gilet par balles que je me retrouve à terre. Je ne l’ai pas poussée, elle n’a pas reculé ».

« Une question de principe »

« C’est une personne dépositaire de l’autorité publique, vous n’aviez pas à entrer en contact avec elle », commente le magistrat Gilles Fonrouge.
Quant au refus de se soumettre au prélèvement ADN, « c’est une question de principes », reprend Michel Lulek.

Son avocat Me Raphaël Kempf a demandé la relaxe intégrale de son client. « Il est insupportable que les citoyens ne respectent pas la loi, mais il est encore bien plus insupportable quand c’est l’Etat qui ne le fait pas, et là, avec l’expulsion de ce demandeur d’asile, c’est l’Etat ne respectait pas la loi. Voilà pour le contexte. On parle ici d’une violence sans ITT, et dans ce cas, il faut caractériser un choc émotif, a fait savoir l’avocat. Or, il n’y en a pas. La gendarme, qui n’est pas partie civile, le dit elle-même. Qu’il y ait eu un comportement inapproprié sur le plan moral, peut-être. Mais là, il s’agit d’appliquer la loi. Quant au prélèvement ADN qui aurait amené mon client à être fiché au FNAEG* pendant 25 ans, c’est une atteinte disproportionnée au regard des faits et de son casier vierge. »

L’avocat général a quant à lui requis deux mois de prison avec sursis et 400 € d’amende. La cour d’appel de Limoges devrait rendre son arrêt le 10 mai.

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