— Article de la dêpeche de toulouse qui nous apporte quelques infos :
- La moitié des prélèvements français, du Havre à Bayonne, de Bordeaux à bientôt Marseille sont traités à Toulouse.
OK c’est bon à savoir.
- «Il a été très critiqué. Il ne l’est plus aujourd’hui parce qu’il a démontré son utilité», estime Dominque Deharo.
Mais bien sûr, la lutte contre la loi sur le FNAEG dure depuis qu’il existe, encore dernièrement même la sphère politique s’est mobilisé contre sa modification au parlement.
- Ici, tous les ADN des personnels sont recensés dans un fichier pour être discriminés.
Euh… en gros, un flic peut pas être suspect ??? C’est beau l’entraide entre collègue.
- Ils vérifient notamment le niveau d’hygrométrie – l’humidité étant l’ennemi juré de l’ADN -, la qualité des sondes, le niveau de traçabilité et la bonne exécution des protocoles. Il faut par ailleurs savoir que le site est sous surveillance jour et nuit. Si par exemple, un frigo tombait en panne en pleine nuit, l’astreinte de nuit serait aussitôt avisée.
Par exemple sir un frigo tombait en panne… Ok ok… 🙂
- Et donc, judiciaire. Désormais, il est possible de déterminer les caractéristiques morphologiques d’un inconnu à partir d’une trace biologique. Un «portrait-robot génétique» développé par le laboratoire de l’INPS de Lyon au service de toute la France.
Donc en gros. Le parlement rejette à l’assemblée nationale là possibilité de conserver de l’ADN codant (c’est lui qui permet de tirer ce portrait robot), mais par contre l’INPS peut l’analyser et nous tirer le portrait grâce aux traces trouvés sur les lieux d’un délit / crimes. On en apprend tout les jours. C’est carrément incroyable.
- Savoir à quand remonte une trace génétique et surtout, à quoi ressemble le suspect : tous les officiers de police judiciaire en rêvent. «Encore 5 à 10 ans à patienter, estime Dominique Deharo. C’est toute la planète ADN qui travaille dessus : cela va aller vite.»
On a compris Dominique tu veux tous nous mettre en prison et nous fiché-es.
- L’an dernier, 35 110 personnes ont été confondues.
Le FNAEG fait bien son boulot à ce qu’on voit. Faites attention à vous les potos !
Le laboratoire de police scientifique de Toulouse traite des milliers de recherche d’ADN chaque mois. Un travail désormais indispensable pour les policiers, les gendarmes et les juges.
Au fond du commissariat central de Toulouse, un bâtiment aux entrées surveillées. On y pénètre en «offrant» son ADN avant de se draper de blouse, bonnette et masque. «Un simple postillon et des centaines de cellules portant votre ADN vont polluer notre travail», justifie Dominique Deharo, directeur adjoint, masque sur le nez.
Dans une salle hermétique à l’atmosphère confinée, un homme travaille. Il a compilé des buvards de la taille d’un tee-shirt. Ce vêtement, une jeune femme le portait quand elle a été violée. Placée sous scellé, la pièce à conviction a été remise pour analyse. Le technicien cherche une trace. Après passage par une presse, les papiers sont proposés à des révélateurs chimiques. Une micro-trace apparaît. «Du sperme…», prévient l’homme de laboratoire. Celui du violeur ? «Nos analyses complètent les investigations des policiers ou gendarmes, argumente Dominique Deharo. Contrairement à certaines séries télé, nous ne désignons pas les coupables. Nous cherchons, et analysons des traces. Nous proposons ensuite des profils aux enquêteurs. À eux de déterminer s’il s’agit d’un suspect ou d’un proche.»
En moins de 20 ans, l’ADN est devenu incontournable dans tous les dossiers. Les crimes de sang, l’identification d’un cadavre victime d’un attentat ou d’une catastrophe mais également ce que les personnels de l’INPS, l’institut national de police scientifique dont dépend le laboratoire de Toulouse, désignent comme «la délinquance de masse».
«Chaque mois, nous traitons 2 300 dossiers de cambriolages, vols, dégradations, résume Dominique Deharo. Les spécialistes réalisent les prélèvements sur les lieux de l’infraction. Pour la délinquance quotidienne, nous recevons maximum trois écouvillons par dossier. Ils sont immédiatement analysés.» Un travail à la chaîne, très codifié, dont les résultats disponibles sous 20 jours maximum mobilisent 70 % du temps de travail des biologistes. La moitié des prélèvements français, du Havre à Bayonne, de Bordeaux à bientôt Marseille sont traités à Toulouse. «Pour 2019, nous devrions monter à 3 000 analyses par mois», annonce une des responsables de l’unité.
Le reste concerne les crimes. Il faut alors parfois analyser jusqu’à 100 prélèvements. «D’un travail de masse, nous devenons artisans sur les crimes. Avec une capacité de mobilisation h 24 quand l’enquête le nécessite», préviennent les biologistes. Ils ne risquent pas de manquer d’activité. «Nos capacités à faire parler les ADN ont beaucoup évolué depuis 20 ans, avertissent ces spécialistes. Les progrès sont loin d’être aboutis. Demain, c’est certain, l’ADN nous donnera beaucoup plus d’informations.»
L’ADN promet d’autres surprises
L’ADN s’est glissé dans les enquêtes criminelles au milieu des années 90 quand Guy Georges, tueur en série de l’Est parisien (7 victimes), mobilisait l’énergie des enquêteurs de la brigade criminelle du 36 Quai des Orfèvres. À l’époque, le juge Gilbert Thiel a dû piquer une grosse colère pour que des prélèvements ADN soient comparés et que le tueur soit identifié et vite arrêté. «Avec un fichier de comparaison ADN, nous aurions pu sauver au moins deux jeunes femmes», a affirmé lors du procès un policier de la Crime. En juin 1998, la loi Guigou a créé le fameux FNAEG, le fichier national automatisé des empreintes génétiques. «Il a été très critiqué. Il ne l’est plus aujourd’hui parce qu’il a démontré son utilité», estime Dominque Deharo. L’ADN s’est imposé dans toutes les enquêtes jusqu’à devenir une recherche lambda, comme le relevé des empreintes. «L’exploitation de l’ADN a réellement explosé à partir de 2005», estiment les spécialistes de l’INPS. Aujourd’hui l’ADN permet de relier un suspect à une scène de crime mais, demain il apportera sans doute beaucoup plus d’information aux enquêteurs. Déjà il permet de dresser des portraits-robots (lire page suivante). «Dans moins de 10 ans, pronostiquent les spécialistes de l’INPS on pourra le dater et dire comment il a été déposé».
Repères
Interview Dominique Deharo, Directeur adjoint du laboratoire de police scientifique de Toulouse, appartenant à l’INPS.
«La traçabilité d’un scellé est primordiale»
Quelle est votre mission ?
Effectuer en laboratoire les analyses scientifiques et techniques demandées dans un cadre pénal par des enquêteurs ou des magistrats. Dans le cas d’analyses balistiques – une Division dont est doté Toulouse – ou pour les incendies et explosions, on peut être amené à se déplacer sur le terrain. Sinon tout se passe ici.
Comment cela marche ?
Dans le cas de la flagrance, un officier de police judiciaire, gendarme ou policier national, vient porter son scellé dans un espace dédié avant qu’il parte pour analyses. Sinon, il s’agit d’une ordonnance de commission d’expertise délivrée par un juge lors de l’instruction. Dans les deux cas, dès la réception d’un échantillon, un code-barres lui est conféré. Ce qui nous assure une totale traçabilité : c’est primordial. À tout moment, on sait où se trouve un écouvillon et à quel stade il en est. S’il a été exploité, si les analyses sont en cours, où il est conservé, etc. La force de notre site, c’est aussi la séparation entre le laboratoire de biologie situé dans un bâtiment à part et l’espace de réception des scellés. Les flux entrants et sortants ne se croisent jamais. C’est essentiel pour éviter la pollution.
C’est-à-dire ?
Pour déceler un ADN, on a besoin de 0,7 nanogramme, soit un milliardième de gramme. Un simple postillon ou une pellicule suffit à polluer un échantillon, il faut être extrêmement vigilants. Ici, tous les ADN des personnels sont recensés dans un fichier pour être discriminés.
On imagine volontiers que l’hygiène est une obsession…
Tout est réglementé par des protocoles. Par exemple, entre chaque prélèvement et ce, après s’être désinfecté les mains et avoir endossé les protections, on change de gants. À Toulouse, on bénéficie d’une accréditation Cofrac, un comité national et indépendant, qui réalise chaque année un audit poussé sur la base de normes internationales qui touchent aussi bien la partie d’exploitation biologique que le traitement administratif. Ils vérifient notamment le niveau d’hygrométrie – l’humidité étant l’ennemi juré de l’ADN -, la qualité des sondes, le niveau de traçabilité et la bonne exécution des protocoles. Il faut par ailleurs savoir que le site est sous surveillance jour et nuit. Si par exemple, un frigo tombait en panne en pleine nuit, l’astreinte de nuit serait aussitôt avisée. C’est une très, très grosse machine.
Bientôt un vrai portrait-robot
C’est une petite révolution dans le microcosme scientifique. Et donc, judiciaire. Désormais, il est possible de déterminer les caractéristiques morphologiques d’un inconnu à partir d’une trace biologique. Un «portrait-robot génétique» développé par le laboratoire de l’INPS de Lyon au service de toute la France. Autrement dit, si dans le cas d’un crime ou d’un délit, l’ADN prélevé par les enquêteurs ne «matche» pas avec la base de données du Fichier national des empreintes génétiques (FNAEG), les biologistes de l’Institut national de police scientifique (INPS) peuvent toutefois en dépeindre certains traits physiques. Comme la couleur de la peau, des cheveux ou des yeux. «Ce n’est pas une identification directe : il s’agit d’une méthode prédictive pour orienter l’enquête», prévient Catherine, biologiste à la Division d’identification des personnes du laboratoire de l’INPS de Toulouse.
Un exemple : l’affaire du meurtre de Caroline Dickinson, une collégienne violée et étouffée en 1996. À l’époque, 3 700 profils ADN avaient été prélevés. Aucun n’était celui de Francisco Arce Montes, condamné en 2004. «Mais avec ce type de technique, on peut affiner le profil du suspect en éliminant, par exemple, tous les blonds d’un échantillon de suspects. Cela fonctionne un peu comme le jeu Qui est-ce ? », note Catherine. Avec des taux de prédiction qui «dépassent les 90 %», relève Dominique Deharo, le directeur adjoint de l’antenne toulousaine de l’INPS. Mais le progrès ne s’arrête pas là.
Désormais, il est possible de déterminer si la personne recherchée a des taches de rousseur ou son degré de calvitie. Ou encore, son origine biogéographique. «Mais attention : un suspect peut très bien être porteur de gênes asiatiques, par exemple, sans pour autant qu’ils soient exprimés physiquement», observe la biologiste. «C’est un outil en plus : c’est mieux qu’un portrait-robot physique», analyse Dominique Deharo.
Actuellement, la Recherche s’intéresse de très près à la prédiction de morphologie faciale. Un vrai portrait-robot physique basé sur les caractéristiques issues de l’ADN exploité que la communauté scientifique aimerait par ailleurs pouvoir dater. Savoir à quand remonte une trace génétique et surtout, à quoi ressemble le suspect : tous les officiers de police judiciaire en rêvent. «Encore 5 à 10 ans à patienter, estime Dominique Deharo. C’est toute la planète ADN qui travaille dessus : cela va aller vite.»
Le chiffre : 35 110
Identifications > En 2018. Actuellement, le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG) recense 3 millions de profils génétiques. L’an dernier, 35 110 personnes ont été confondues.
https://www.ladepeche.fr/2019/03/10/police-les-nouveaux-secrets-de-ladn,8059557.php